Ciel, mes personnages ! #2 Antagonistes

Un article sur les antagonistes avec des vrais morceaux de méchants (et beaucoup trop de fois le mot antagoniste).

Bonjour !

Nous passons au deuxième volet de Ciel, mes personnages ! Si vous avez loupé le premier sur les héros et les héroïnes, il se trouve ici. Nous nous intéresserons aujourd’hui aux abhorrés, aux immondes, aux fascinants antagonistes.

 

En premier lieu, qu’est-ce qu’un antagoniste?

 

Étymologiquement parlant, l’antagoniste est celui qui s’oppose au protagoniste (protagoniste.s : personnage ou groupe de personnages qui porte.nt l’action de l’histoire.) L’antagoniste créé du conflit et apporte des enjeux à l’histoire. Imaginez le Seigneur des Anneaux sans Sauron et ses armées de vilains-pas-beaux ou Batman sans la corruption de Gotham city… Pas très intéressant, sauf si vous avez envie de lire un guide touristique sur la Terre du Milieu ou l’histoire de Bruce Wayne le milliardaire désœuvré.

L’antagoniste peut être un personnage de l’histoire, comme dans la majorité des cas, mais aussi un concept, un objet… Parfois, antagonistes ou pas, le personnage principal se tire tout seul dans les pattes comme un grand. Les antagonistes d’une histoire peuvent prendre toutes sortes de formes !

Penchons-nous donc un peu sur une liste non-exhaustive d’antagonistes.

 

 

Mon antagoniste est l’incarnation du mal absolu

 

 

 

 

Un grand classique, et pourtant toujours aussi savoureux. Le grand méchant par excellence, celui qui, quand ses plans diaboliques échouent, s’écrie : « Je suis entouré d’incapables ! » puis s’empresse de punir cruellement un de ses sbires. C’est un énorme cliché, souvent récupéré par la parodie.

Ce personnage n’existe que pour faire le mal. Il ne trouve de plaisir que dans la souffrance d’autrui. Quand il décide de détruire un pays, ce n’est pas pour servir un intérêt supérieur, mais juste parce qu’il aime faire le mal. Il est très méchant.

Je ne pense pas avoir besoin de vous expliquer très longuement en quoi ce type d’antagonistes a été surexploité. Même la vilaine belle-mère des contes de fées a au moins une raison (pas forcément bonne) d’être aigrie (jalousie envers sa belle-fille, difficulté à accepter son propre âge, insécurité…)

Néanmoins, il est tout à fait possible d’écrire correctement ce type de personnages, en essayant de ne pas trop sombrer dans le cliché. Quoi de plus effrayant pour des protagonistes que de faire face au mal absolu? Aux ténèbres insondables? A la part d’ombre qui loge en tout un chacun?

Tant qu’il ne se met pas à ricaner d’un air sardonique et à envoyer des boules de feu, pourquoi pas?

 

 

Mon antagoniste est méchant, mais il a des fêlures

 

 

 

 

Je trouve ce type d’antagoniste très attachant quand (oui, je répète toujours la même chose), et seulement quand il est bien écrit. Ce sont ces antagonistes que vous finissez par préférer au héros (et à sa clique de gentils-mignons-tout-pleins) parce qu’ils ont beaucoup plus de relief. Ils doutent, font des erreurs, et il arrive parfois qu’ils se remettent en question et rejoignent les protagonistes ! Bref, ils ne sont pas uniquement pensés comme des obstacles aux protagonistes, mais comme de véritables personnages : ils ont leur part d’ombre mais aussi leur part de lumière.

En général, donc, travailler ses antagonistes comme des personnages à part entière est une excellente idée qui donne de bons résultats. Cependant attention. L’excès en tout est néfaste (enfin je crois). Nous connaissons tous des antagonistes qui, à force de se plaindre de leur passé difficile et d’en faire des caisses, deviennent… particulièrement agaçants, voire ridicules. Prudence, donc.

 

 

Mon antagoniste et mon protagoniste sont inextricablement liés

 

 

 

 

Parfois, toute l’intrigue d’une histoire tient à ce lien indissoluble entre ennemis : le grand méchant s’avère être le père du héros, comme dans Star Wars, ou alors le protagoniste réalise que sans ses antagonistes, sa vie n’a plus aucun sens (la base dans pas mal de récits de super-héros), ou encore le protagoniste est l’élu, le seul capable de vaincre le grand antagoniste, comme dans Harry Potter. Nous pouvons poursuivre des dizaines de déclinaisons sur ce schéma, et je suis sûre que d’autres exemples vous viennent en tête au moment où vous lisez ces mots (c’est de la magie).

Pourquoi cette relation entre le protagoniste et l’antagoniste est-elle si souvent exploitée? Déjà, parce que ça peut donner une profondeur nouvelle au récit, créer un twist scénaristique (« Je suis ton père ! ») ou augmenter la tension dramatique (« Mais pourquoi est-ce que je fais des rêves dans lesquels je suis le seigneur des ténèbres? »)

Le mauvais côté, c’est que certains de ces schémas ont été tellement utilisés qu’aujourd’hui les lecteurs et les lectrices peuvent se sentir trahis face à un énième élu qui doit vaincre le roi des méchants qui est en fait son père. Deux solutions s’offrent à vous : purger votre roman de ce poncif et changer de scénario… ou alors trouver une manière nouvelle de traiter un schéma usé.

 

 

Le pire ennemi de mon protagoniste, c’est lui-même

 

 

 

 

Cette configuration offre énormément de possibilités. Le protagoniste est son propre antagoniste. Peut-être est-ce sa malchance sans limites, sa capacité à toujours prendre les pires décisions ou sa propension à provoquer tout le monde autour de lui.elle. En tout cas, un grand nombre des problèmes que votre protagoniste doit résoudre sont de sa propre faute. Ce sont des conflits externes d’origine interne.

Certains auteurs ont réussi à faire cela avec un certain art, il suffit de voir Fitz dans L’Assassin royal, et son talent pour se mettre dans la mouise, ou Kvothe dans Le nom du Vent, qui se fait des rivaux partout où il va.

Parfois burlesques, parfois tragiques, souvent un peu des deux, ces personnages frappent l’imagination des lecteurs.trices. Ils sont coincés dans des conflits qu’ils ont généré eux-même et dont ils ne parviennent à se dépêtrer : ils récoltent ce qu’ils sèment, de façon plus ou moins injuste. Effectivement, dans la vraie vie, les conflits les plus difficiles à résoudre sont ceux qui résultent des schémas dans lesquels nous sommes enfermés, de nos croyances limitantes, en bref, du mal que nous nous infligeons nous-mêmes.

 

 

Mon antagoniste est un chouette type

 

 

 

 

Pourquoi devrait-il y avoir des « méchants » et des « gentils » dans votre histoire ?  A moins que votre scénario repose sur une opposition manichéenne, rien n’empêche votre antagoniste d’être idéaliste, droit et loyal. Dans ce cas, c’est le contexte qui le fera s’opposer à vos protagonistes. Il se peut même que votre antagoniste et votre protagoniste poursuivent le même but, mais n’aient pas les mêmes idées sur la bonne façon d’y parvenir. Un malentendu, un quiproquo, et tout le monde se tape dessus ! Il en faut parfois peu pour qu’un personnage passe de protagoniste à antagoniste et vice-versa.

Pensez à Boromir, dans Le Seigneur des Anneaux. Il fait partie de la communauté de l’anneau et fondamentalement, ce n’est pas un mauvais gars. Sauf qu’il souhaite utiliser le pouvoir de l’anneau unique et essaie de le prendre à Frodon, mettant les protagonistes en danger. Il devient antagoniste pendant ce court moment où il s’oppose aux protagonistes, sans être pour autant du côté de Sauron. Il finit d’ailleurs par se repentir et reconnaître ses torts juste avant de mourir.

 

C’est la fin de ce bref aperçu des possibilités qui s’offrent à vous en termes d’antagonistes. Il est loin d’être complet, étant donné que la seule limite, c’est votre imagination !

J’espère que cet article vous a plu et je vous souhaite une bonne journée !

 

 

 

 

 

 

 

Auteur : aztargamimcour

Jeune touche-à-tout au parcours chaotique, passionnée de lecture et d'écriture je publie sur mon blog textes, dessins et conseils.

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